Colmar: week-end, hôtels et visite guidée

Présentation

Avec près de 70 000 habitants, Colmar, qui est placée au carrefour des voies de communication de la vallée rhénane, ouvrant sur les transversales qui franchissent Rhin et Vosges, est le chef-lieu du département du Haut-Rhin.

Cette jolie ville, typique des images de Hansi, capitale des vins d’Alsace, a su garder son cachet, en particulier médiéval avec sa collégiale gothique, son koifhus, ses maisons à colombage des XIVe/XVe siècles,…

Histoire

Colmar au Moyen-âge

Colmar, de son premier nom Columbarium (colombier), a été émancipée par Frédéric II, empereur du Saint Empire romain germanique, au XIIIe siècle. De ce fait, la cité pouvait tenir son marché puis posséder un conseil ainsi qu’un Schultheiss (prévôt) et quatre Stettmeister (bourgmestres).

Comme toutes les villes médiévales, elle était entourée de remparts construits successivement, qui englobèrent les différents quartiers de la ville (cf. mur de l’École Nationale de musique, boulevard du Champ de Mars).

Plusieurs ordres monastiques ou de chevalerie se sont installés en ville au courant des XIIe-XIIIe siècles : l’ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, les franciscains (église Saint Matthieu), les dominicains (église des dominicains et bibliothèque municipale), les augustins.

Les couvents de soeurs comme les soeurs d’Unterlinden (actuel musée Unterlinden) restèrent hors des murs. C’est à cette époque que débuta la construction de la collégiale Saint Martin (1234). En 1354, Colmar devient membre de la Décapole, alliance des dix villes impériales libres d’Alsace (Turckheim, Rosheim, Wissembourg…)

. Ces cités se prêtèrent serment mutuel d’aide et d’assistance à une époque tourmentée où les guerres étaient monnaie courante.

L’âge d’or de la Renaissance

La ville connut un âge d’or au XVIe siècle. Depuis 1358, le gouvernement de la ville était désormais entre les mains des Bourgeois et les Zünfte (corporations) allaient pouvoir afficher toute leur puissance.

Le commerce était roi à Colmar : le vin, les draps, l’orfèvrerie, les peaux,… Comme marques de cette époque florissante, il nous reste l

Colmar, ville française

Par la volonté de ses édiles, Colmar devient protestante (luthérienne) et se trouve projetée, comme toute l’Alsace, au coeur de la Guerre de Trente ans (1618-1648). Les Suédois y séjournèrent ainsi que les Français, puis les Impériaux.

es riches demeures des Bourgeois comme la maison Pfister (1537), la maison des Têtes, l’hôtel Henselin (rue des Juifs) et les maisons à colombage plus modestes comme celles de la rue des marchands.

Le 6 janvier 1675, après sa victoire sur les Impériaux à Turckheim, Turenne entre à Colmar. Mais ça n’est qu’en 1679, avec le traité de Nimègue que les villes de la Décapole deviennent « villes royales françaises ». En 1698, le Conseil Souverain d’Alsace (aujourd’hui palais du Tribunal de Grande Instance) est transféré à Colmar qui devient de ce fait capitale judiciaire de l’Alsace.

A côté d’une civilisation tournée vers les pays germaniques, la culture française est introduite à Colmar. Voltaire, lorsqu’il y séjourna en 1753-1754, ne fréquenta presque que des juristes du Conseil Souverain. Il qualifiera d’ailleurs la cité de « ville mi-allemande, mi-française, et tout à fait iroquoise.

Par ailleurs, le commerce s’y développe de plus en plus, la ville connaît une forte croissance démographique et sort de ses murs fin XVIIIe/début XIXe siècles. En 1800, Colmar devient préfecture du Haut-Rhin et siège de la Cour d’Appel. C’est l’époque du général Rapp, héros napoléonien, puis de l’amiral Bruat. La ville vit à présent au rythme des événements français : les différentes révolutions, l’Empire, les différents rois.

L’Alsace dans la tourmente

C’est alors que survient la guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne. Colmar devient alors un foyer d’opposition (à l’Allemagne) typique des caricatures de J.J. Waltz (Hansi).

Par ailleurs, fin XIXe-début XXe siècles, de nouveaux quartiers s’ajoutent à la ville : à l’ouest, le quartier Saint Joseph (église néogothique illuminée la nuit), à l’est le quartier ouvrier du Grillenbreit (actuellement l’Université), au sud les villas bourgeoises du Millionarviertel ou quartier résidentiel (où de belles maisons de maîtres subsistent).

Colmar redevient française en 1918, allemande en 1940 et finalement, le 2 février 1945, la ville est libérée suite aux combats de la « Poche de Colmar » par la 1ère Armée Française.

 

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Visite guidée

Ancien couvent des Dominicains d’Unterlinden

Mis en chantier en 1252 et terminé en 1289, avec des extensions au XVIIIe siècle, il abrite actuellement le musée Unterlinden. Dès les premiers jours de la Révolution, la municipalité de Colmar revendiqua la propriété du couvent et en 1792, les soeurs en furent expulsées et le couvent transformé en caserne, écuries, magasin, atelier.

Alors que les bâtiments étaient voués à la destruction, la Société Schongauer (fondée en 1845), les reprit et y installa son siège et le musée. Elle en entreprit d’ailleurs les travaux de réfection. Le cloître, composé de 54 arcades, est considéré comme le plus bel ensemble alsacien avec ses élégantes colonnettes rondes surmontées par des rosaces à quatre feuilles.

. Musée ouvert toute l’année d’avril à octobre de 9 h à 18 h de novembre à mars de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h.

Couvent des Dominicains

Ce couvent est actuellement partagé entre l’église des Dominicains sur la place du même nom et la bibliothèque municipale installée dans les bâtiments conventuels.

En octobre 1278, les dominicains prennent officiellement possession d’un terrain qu’ils viennent d’acquérir près des remparts. Une première église est achevée aux environs de 1291 mais l’église actuelle date, elle, du XIVe siècle (achevée vers 1350).

Après un incendie, des destructions, des modifications, elle est transformée en halle aux blés en 1807. Les vitraux sont d’époque et illustrent pour l’essentiel « la route de l’ordre des dominicains ».

L’église sert actuellement d’écrin au magnifique tableau réalisé par Martin Schongauer vers 1473 : La Vierge au buisson de roses. La bibliothèque municipale siège donc dans les anciens bâtiments conventuels du couvent. Certains datent du XVe siècle, d’autres ont été reconstruits entre 1733 et 1742.

La bibliothèque abrite actuellement 1100 manuscrits et 3000 incunables et l’on peut déambuler avec plaisir par de lourdes journées d’été dans la fraîcheur du cloître. verdoyant.

. Cloître des Dominicains (bibliothèque) ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 15 h à 19 h le samedi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h . Église des Dominicains ouverte tous les jours de la mi-mars à fin décembre de 10 h à 13 h et de 15 h à 18 h.

La collégiale Saint Martin

Construite en plusieurs fois, le chantier initial débute vers 1100 avec un temps d’arrêt à la fin du siècle. Il se poursuit au XIIIe siècle dans un style alors gothique. En 1234 est fondé le chapitre de chanoines qui relance aussitôt la construction.

Un architecte, maître Humbret, a marqué ce chantier dont il prit la direction vers 1245 (inscription sur la collégiale). La façade occidentale, d’architecture sévère, est couronnée d’une seule tour (à l’origine, elle était prévue à deux tours). L’édifice est de toute beauté avec l’utilisation de grès aux tons chauds et très divers, allant du jaune clair au violet.

A l’intérieur de la collégiale, la nef centrale compte 5 travées et un narthex. C’est le choeur qui forme la grande particularité de l’église avec sa galerie « déambulatoire » qui s’ouvre sur plusieurs chapelles abritant des pierres funéraires. Les orgues ont été réalisés en 1980 par la manufacture Freytag de Felsberg (Suisse) mais le meuble de l’instrument réalisé par Jean André Silbermann date de 1755.

L’église est souvent désignée sous le titre de cathédrale, car sous la Révolution, le Haut-Rhin fut un diocèse à part entière et Colmar son évêché. Rue des prêtres, on retrouve la maison où vécut le collège de chanoines (d’où le nom de collégiale) qui officiaient à Saint Martin (date sur la porte).

. Collégiale Saint Martin ouverte tous les jours toute l’année de 8 h à 18 h 30 le dimanche de 13 h à 18 h sauf lors des offices.

Temple Saint Matthieu

Actuelle église protestante Saint Matthieu, ancienne église des Franciscains, elle est considérée comme l’une des plus belles réalisations gothiques en Alsace, même si l’église est particulièrement dépouillée, répondant ainsi aux critères qui conviennent aux ordres mendiants.

L’édifice date du XIIIe siècle, achevé vers 1335, alors que les bâtiments conventuels de l’ordre des franciscains ont été construits vers la fin du XIVe siècle. Suite aux épidémies de pestes du XVIe siècle, ces derniers sont vendus à la ville afin d’y établir un hospice.

Puis, en 1582, le sanctuaire devient église paroissiale réformée (luthérienne) et sert en même temps de chapelle de l’hôpital. La nef, protestante, est alors coupée du choeur par un mur et on ajoute un clocheton à bulbe sur le toit. Saint Matthieu devient une église simultaneum, dans laquelle on pratique et le culte catholique, et le culte protestant.

D’ailleurs, lorsqu’on regarde l’église depuis la place du 2 février, apparaissent nettement les deux clochetons qui couronnent nef et choeur, rappelant l’utilisation du bâtiment en tant qu’église simultanée. Le choeur catholique a été rendu aux protestants en 1937 et les derniers vestiges de l’ancien couvent rasés.

La restauration de l’église s’est achevée en 1999 et elle accueille chaque année, la première décade de juillet, le Festival International de Musique de Colmar, preuve de l’excellente acoustique de ce lieu qui possède d’ailleurs des orgues réalisés par André Silbermann (1732). A noter : toiles illustrant des scènes bibliques datant du début du XVIIIe siècle.

. Église Saint Matthieu, entrée place du 2 février ouverte durant les vacances de Pâques, les jours fériés et le mois de mai tous les jours du 15 juin au 15 octobre de 10 h à 12 h et de 15 h à 17 h (sauf lors des offices)

Ancienne église Saint Pierre

Cette église datant du XVIIIe siècle est l’ancienne chapelle du collège des Jésuites, sis à côté, actuel lycée Bartholdi. Elle ne peut malheureusement être visitée mais des concerts de l’été musical colmarien y sont organisés les jeudis soirs d’août et de septembre (excellente acoustique).

Le Koïfhus ou Ancienne Douane

Cette imposante construction a longtemps symbolisé le coeur politique et économique de la cité. Achevée en 1480, elle jouait un double rôle, servant d’une part au stockage et au contrôle des marchandises qui entraient dans la vie, d’autre part d’hôtel de ville. C’est ici qu’était prélevé le Zollgeld (droits de douane).

Un bras de rivière, qui ensuite rejoignait la Lauch (nom de la rivière traversant Colmar), passait juste derrière le bâtiment et permettait de charger ou décharger les barques.

Le Koïfhus a cessé d’être utilisé comme mairie en 1810. Il reflète l’opulence de la cité au seuil de son âge d’or. Cet édifice mérite d’être observé sous toutes ses façades, de la grand’rue, de la place du Marché aux Fruits comme de la place de l’Ancienne Douane.

Corps de garde (place de la Cathédrale)

Datant de la fin du XVIe siècle, il s’élève à l’emplacement de la chapelle Saint Jacques qui servait d’ossuaire à l’ancien cimetière Saint Martin. C’est un splendide bâtiment Renaissance, servant de logis au chef des gardes et de local à la garde bourgeoise. Sous les arcades ouvertes furent établis divers marchés.

La maison Pfister

Édifiée pour le chapelier Louis Scherer qui avait fait fortune dans le négoce du minerai d’argent extrait des mines de Sainte Marie en 1537. A la fin du XVIe siècle des modifications y sont apportées comme l’escalier en colimaçon, la porte Renaissance ou les peintures extérieures.

En fait, cette maison résume un siècle d’architecture d’où son intérêt. Cette maison porte le nom des propriétaires des lieux de 1841 à 1892.

La maison Adolph

Vraisemblablement la plus ancienne maison de Colmar (environ 1350). Elle possède par ailleurs des fenêtres gothiques similaires à celle de la collégiale.

La maison des Têtes (rue des Têtes)

Cette maison est certainement la plus célèbre des maisons de Colmar. Elle reflète la richesse du marchand Anton Burger qui la fit construire en 1609 mais de façon plus générale l’aisance de cette bourgeoisie marchande de l’âge d’or (XVIe siècle).

Ici le gothique finissant se marie avec l’art de la Renaissance. On admirera d’ailleurs les nombreuses sculptures de l’édifice.

Sur le pignon, le tonnelier alsacien, oeuvre d’Auguste Bartholdi, évoque l’ancienne Bourse aux vins, propriétaire du lieu depuis 1898. Actuellement, cet édifice est occupé par un hôtel restaurant.

Le quartier des Tanneurs

Non loin du Koïfhus, cet îlot de maisons d’artisans du XVIe siècle, était placé sur le canal des moulins qui quittait la ville, pour éviter la pollution et les mauvaises odeurs du traitement des peaux. Ces demeures à colombage ont leur toiture ouverte pour faciliter la circulation d’air en vue de faire sécher les peaux.

La petite Venise

C’est sans nul doute le quartier le plus romantique de Colmar. Son nom évoque sans doute le souvenir des canaux et par les embarcations des maraîchers, les gondoles de Venise.

On peut voir depuis le pont d’anciennes maisons de bateliers et d’anciens lavoirs qui se reflètent dans l’eau. Des promenades en barque à fond plat sont organisées de juin à septembre et toute l’année sur réservation.

Hôtel de Ville

Construit au XVIIIe siècle pour les religieuses de l’abbaye de Pairis, cette demeure fut immédiatement placée sous séquestre lors de la révolution. Elle devint préfecture puis hôtel de ville en 1866.

L’architecture est relativement austère et reflète la mode colmarienne du XVIIIe siècle comme l’ancien hôpital situé place du 2 février (actuel IUT).

Musée d’Unterlinden

Implanté dans l’ancien couvent des Dominicaines, il est célèbre en partie pour le Retable d’Issenheim conservé dans le choeur de la chapelle.

En réponse aux douleurs occasionnées par le « mal des ardents » maladie provoquée par l’ergot du seigle et soignée par les chanoines d’Issenheim, ce retable représente, de façon écrasante, la douleur du Christ, mais aussi la sérénité de la Résurrection.

Les peintures sont de Mathias Grünenwald et les sculptures vraisemblablement de Nicolas de Haguenau, sculpteur strasbourgeois (fin XVe-début XVIe siècle).

Les visiteurs peuvent également admirer des oeuvres anciennes de Martin Schongauer ou Lucas Cranach, des peintures modernes de Monet ou Poliakoff, des objets archéologiques ou d’art décoratif.

. Musée ouvert toute l’année d’avril à octobre de 9 h à 18 h de novembre à mars de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h.

L’église des Dominicains (musée)

Il abrite actuellement la Vierge au buisson de roses (1473) tableau de Martin Schongauer, peintre et graveur colmarien de la fin du XVe siècle. Un retable accueillant l’oeuvre a été réalisé au XIXe siècle et rappelle la structure des retables de la fin du gothique.

. Ouverte tous les jours de la mi-mars à la fin décembre de 10 h à 13 h et de 15 h à 18 h.

Musée Bartholdi

Ce musée est installé dans la maison natale de Frédéric Auguste Bartholdi (1834-1904), célèbre pour son oeuvre ,la statue de la Liberté. Une salle est consacrée à cette oeuvre et à sa genèse, une autre aux divers monuments conçus par le sculpteur comme le Lion de Belfort.

. Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h Fermé en janvier et février (30 rue des Marchands).

Musée d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie

Il est installé dans un bâtiment du XVIe siècle qui abritait l’Hôtel de Ville au siècle dernier. Ses collections de zoologie, minéralogie, ethnologie et égyptologie, permettent entre autres au visiteur de découvrir le patrimoine régional (faune et flore).

. Ouvert tous les jours du 1er mars au 31 décembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h le dimanche de 14 h à 18 h (11 rue Turenne).

Musée animé du Jouet et des Petits Trains

Ce lieu est féerique. Les petits comme les grands y côtoient les automates, les chevaux de bois d’époque, les maquettes automobiles, les poupées de toutes sortes, les marionnettes, …

. Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h en juillet et août de 10 h à 18 h (40 rue Vauban).

Espace d’art contemporain André Malraux

(rue Rapp) Cet endroit accueille des expositions non permanentes du FRAC (Fond Régional d’Art Contemporain).

Animations

Mars : . cavalcade de carnaval . salon de la carte postale et de la BD . salon Énergie Habitat Mai à septembre : soirées folkloriques alsaciennes tous les mardis à 20 h 30 place de l’Ancienne Douane

Juin : arrivée de la marche Paris-Colmar 1ère décade de

juillet : festival international de musique

Juillet-août : mardis de la collégiale à la collégiale Saint Martin concerts d’orgues à 20 h 30

Mi-août : foire régionale des Vins d’Alsace au parc des expositions avec spectacles musicaux

Août-septembre : l’été musical à l’église St Pierre (concerts les jeudis à 20 h 45) Début septembre : . Festival de Jazz . Fête des Bateliers . Fête de la Choucroute (Parc des Expositions)

Octobre : . Bourse internationale de Minéraux et de Fossiles . Salon Maison Décoration . Festival de Cinéma « 7 jours pour 7e Art »

Novembre : Salon International du Tourisme et des Voyages (Parc des Expositions) . Salon du Livre (Parc des Expositions)

Décembre : Noël à Colmar avec Colmar qui fait partie du « Pays des Étoiles de Noël » : 3 marchés de Noël tout le mois – place de l’Ancienne Douane – place des Six Montagnes Noires – place des Dominicains

Une sélection sur les meilleurs hôtels de Colmar